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Documentaire, 90', témoignages des femmes qui ont vécu la guerre d'Algérie : combattentes FLN, ALN ou OAS, EMSI, musulmanes, juives ou pieds noirs de toutes confessions,

TEMOIGNAGES

Publié le 3 Décembre 2012 par Guerre d'Algérie, mémoires de femmes - le film in Guerre d'Algérie, Marcela Feraru, Diane Sambron, Secours de France, Daniel Lefeuvre, Wassyla Tamzali, Harkis, Nicole Guiraud, Salan

 

LINE BONNIN (CHAIBI BAKHTA)

Ancienne membre des EMSI, décorée en 1960 pour son travail, Mme Bonnin raconte cette expérience, les années passées à soigner la population des campagnes algériennes et les blessés des attentats. Elle évoque aussi la « Parisienne » qui lui a changé la vie et qu’elle a pu retrouver des années plus tard, en France. Elle parle d’ailleurs du moment où la France s’apprêtait à quitter l’Algérie, en disant que les gens qu’elle rencontrait à la campagne « pleuraient, parce qu’ils savaient que la France allait partir et il y avait énormément de peine »En ce qui la concerne, Mme Bonnin dit n’avoir aucun regret pour le choix qu’elle avait fait à l’époque, en disant qu’elle avait « deux mères – une arabe qui m’a mis au monde et une française qui m’a donné tout ce que j’ai aujourd’hui. » « Si c’était  à refaire, je le referais. », dit-elle.

NICOLE GUIRAUD 

Mme Nicole Guiraud évoque surtout, dans son témoignage, l’attentat du Milk Bar dont elle a été victime à Alger, quand elle avait seulement 10 ans. C’était le 30 septembre ’56, le dernier jour des vacances avant la rentrée. Elle raconte le déroulement de cette journée commencée par une ballade en compagnie de son père dans les rues d’Alger et finie à l’hôpital Mustapha. Elle a perdu son bras, a souffert de multiples blessures provoquées par les éclats de la bombe. Son père, lui, a été blessé à la jambe et est devenu sourd à vie. Plus tard, en essayant d’obtenir la reconnaissance des victimes civiles de ces attentats, Monsieur Guiraud, qui entre temps avait créé une association dans ce but, est arrêté, envoyé en France et interdit de revenir en Algérie. Sa fille Nicole reviendra en métropole avec sa sœur aînée, tandis que leur mère est venue en dernier. Mme Nicole Guiraud évoque aussi la vie en France, les débuts difficiles, les problèmes de logements et une certaine incompréhension manifestée envers eux (les Pieds-Noirs) par certains français.

DOMINIQUE SALAN

A travers l’évocation de son passé dans le contexte de la Guerre d’Algérie, Madame Salan livre un témoignage essentiel sur plusieurs moments forts de cette guerre : l’attentat contre son père, le 13 mai sur le Forum (vu par les yeux de l’enfant de 10 ans et demi qu’elle était à l’époque), le putsch des généraux etc. Elle décrit aussi la période d’errance à travers Alger pour se cacher, l’arrestation de son père, de sa mère et d’elle-même et l’emprisonnement de ses parents. Il y a également le portrait du couple Salan et surtout de son père, le général Salan – ses idées, son caractère, sa manière de penser et de voir les choses, ses engagements, ses choix, ses motivations et ses relations avec les autres.

WASSYLA TAMZALI 

Cette célèbre avocate et combattante pour les droits des femmes raconte l’engagement de sa famille – une riche famille musulmane descendante des « hommes de la mer » - aux cotés des mouvements d’indépendance, d’abord du MNA et ensuite du FLN ; son père fut assassiné  par le même FLN, mais la famille reste engagé dans la rébellion. Elle fait l’analyse de la naissance de la nation algérienne, raconte le moment de l’indépendance et les évolutions qui se sont suivi, conclues avec la dégradation de la condition de la femme

YASMINA BOUSBATA

D’une famille nationaliste, elle raconte le parcours de son père qui travaille en France et revient avec l’idée que « garçons et filles sont pareilles » et donc, essaye d’inscrire sa première fille à l’école. Devant l’opposition de sa tribu, il est obligé de la retiré, mais quelques années plus tard, c’est cette fille analphabète qui va l’inscrire, elle-même, à l’école.

Son frère est exilé au Maroc ou il continu de transporter des armes, mais meure sur la frontière, dans un guet-apens tendu par la « Main Rouge ». Sa famille entière est arrêté par les français est torturée ; suite a ça, sa mère ne va plus jamais porter le voile « qui ne l’a pas protégé de la torture ».

Au moment de l’indépendance elle va tomber dans un coma, pendant un mois, suite au choque. « Tous mes amis étaient partis, je ne savais plus qui j’étais ! » 

COLETTE DUCOS ADER

Elle raconte sa vie en Algérie, pays où elle est née et où elle a vécu jusqu’en 1962. C’est la date à laquelle son mari, Georges Santerre, a été enlevé – il ne fût jamais retrouvé. Cet épisode, ainsi que toute la période de ses événements tragiques – une tentative d’enlèvement de ses deux enfants, les incursions du FLN, le départ d’Algérie etc. -, sont évoqués au cours de ce témoignage.

TAOUES TITRAOUI COLL

Madame Titraoui raconte ses années d’enfance passées en Algérie, avec ses parents et ses frères. Ils vivaient dans une habitation spécialement destinée aux familles des harkis – son père faisait parti du Groupe de Sécurité Mobile 52 de M’sila. Elle décrit cette vie dans la caserne rythmée par des attaques du FLN ; sa mère dormait avec une arme sous l’oreiller quand son père n’était pas là. Elle dit avoir été très marquée par le départ . Mme Titraoui insiste sur le rôle des officiers français qui leur ont sauvé la vie en décidant de les envoyer en France, officiers qu’elle qualifie de « Justes ». Elle parle aussi des femmes de harkis – « les grandes oubliées de l’histoire de cette communauté », comme elle dit, de leur courage et de leur détermination.

HASIDA HAMEUR

Madame Hasida Hameur est née en Algérie, dans une famille monoparentale – son père est parti juste avant sa naissance. Elle entre à l’école à 4 ans et demi et après avoir obtenu le certificat d’études elle va intégrer un centre d’apprentissage géré par des monitrices françaises, où elle va obtenir un CAP de couture/broderie. Sur la vie du village de son enfance, elle dit que les trois principales communautés s’entendaient très bien, qu’il n’y avait pas de différence et qu’elle se réunissaient, surtout pour les fêtes, pour se partager les plats traditionnels et les gâteaux. Elle dit aussi que sa mère payait un impôt de 10 francs au FLN. Après l’indépendance, la mère de Mme Hameur décide de marier sa fille qui a 16 ans et demi à l’époque.

ARLETTE CHAROUSSET

Mme Charousset parle, dans son témoignage, de  la vie dans la maison familiale avec ses parents et ses trois sœurs ; de son activité, au côté de sa sœur aînée, au sein des équipes médico-sociales qui  s’occupaient de la population indigène des bleds les plus reculés (description de la vie des femmes musulmanes, de leur activité, de l’attitude de cette population envers le personnel soignant etc.) ;

Elle raconte la mort de son père survenue à la suite d’une explosion ; le moment de l’indépendance de l’Algérie, le départ vers la France – la décision avait été motivée par une demande en mariage d’un musulman, qui voulait l’épouser elle et sa sœur de neuf ans 

 

MONIQUE CHAVRONDIER

Elle évoque son enfance à Alger, à Bâb-El-Oued, des événements de l’époque, l’attentat de la Corniche, la bataille d’Alger, la fusillade du 26 mars et plus tard l’indépendance de l’Algérie. Enseignante à Bab el Oued, elle voit naitre les sentiments nationalistes dans les cœurs des jeunes filles musulmanes, qui voulaient « prendre le drapeau »

CATHERINE DECHY

Ancienne infirmière en Algérie au sein des EMSI, raconte l’attentat du Barrage du Ghrib de 19 janvier 1961, qui s’est soldé avec la mort de sept personnes, dont quatre de ses coéquipières, attentat auquel elle a échappé par pur hasard. Elle raconte la façon dont elle avait appris, sans tout comprendre, qu’on leur préparait quelque chose, à la suite d’un échange en arabe entre deux femmes musulmanes.

SALIHA MEDJOUB FERHAOUI

Combattante FLN-ALN, elle raconte son engagement, ses actions en Algérie (à Constantine) et plus tard en France, ou elle participe au transport d’armes et d’argent. Vers la fin de la guerre, dé conspirée, elle est exfiltré en Tunisie, ou elle est formée comme infirmière et participe aux combats sur la frontière. C’est là qu’elle va rencontré son mari, un commissaire politique. Après l’indépendance elle tombe gravement malade – une épilepsie temporelle a cause des choques subis – et se fait soignée en France.

CHRISTIANNE CHOS DECOUFLE

Elle raconte, dans son témoignage, la vie de sa famille installée en Algérie depuis 1850 et sa propre vie dans ce pays qu’elle a quitté en’62. Elle parle beaucoup de l’espoir suscité par le retour de De Gaulle en mai ’58, mais « on a vite déchanté », dit-elle. Elle parle aussi du novembre sanglant, du  massacre d’Oran, du 5 juillet 1962, où sont morts - même si les corps n’ont jamais été retrouvés -, plusieurs de ses amis. Il y a aussi un court passage sur l’OAS, sur la façon dont les français d’Algérie (ou la majorité d’entre eux) voyaient cette organisation – c'est-à-dire comme le dernier espoir,  la seule en mesure de les défendre.

JEAN MARIE SCHMITZ

Président de Secours de France, Jean Marie Schmitz raconte l’engagement d’une femme, corse et catholique, Clara Lanzi qui, en 1961, crée cette association pour venir en aide d’abord aux familles décapitées par l’échec du putsch et ensuite aux familles de harkis, abandonnée par la France à la vengeance du FLN.

DIANE SAMBRON

Historienne, auteure d’une thèse sur les femmes algériennes pendant la colonisation, elle raconte la situation de la femme musulmane soumise aux lois coranique, l’évolution des droits pendant la guerre avec, notamment, l’abolition de la contrainte matrimoniale, le droit de vote, l’âge légale du mariage à 15 ans. Elle évoque aussi la dégradation de la situation des femmes après l’indépendance avec l’arrivé du « code de la famille », qui marque un grande retour en arrière.

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